Prendre des mesures pour faciliter l'accueil des réfugiés syriens et en accueillir davantage

Promesse tenue

Promesse tenue de François Hollande

L'accueil des réfugiés

500 réfugiés supplémentaires accueillis ?

Le président François Hollande a confirmé l'annonce de Laurent Fabius lors de son interview télévisée du 15 septembre 2013 : "la France doit prendre sa part à l'accueil des réfugiés syriens". Un mois plus tard, le 16 octobre, le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU, Antonio Guterres, a annoncé que la France acceptait d'accueillir 500 réfugiés syriens supplémentaires. Les modalités de cet accueil doivent encore être discutées entre le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) et les autorités françaises, selon RFI.

A titre de comparaison, l'Allemagne a promis d'accueillir 10 000 réfugiés syriens, la Suède, 1 200.

Le bilan

Début mars 2014, le ministère des Affaires étrangères assure que 95 % des demandes déposées par des réfugiés syriens auraient été acceptées en 2012. Contacté par Lui Président, Jean-François Dubost, responsable des personnes déracinées à Amnesty international, confirme ce chiffre mais tempère : seulement 637 demandes ont été déposées en 2012 et 1 302 en 2013.

Quant aux 500 réfugiés qui devaient venir en France, un peu moins de la moitié serait arrivé en France, selon un décompte d'octobre 2014 de l'organisation Amnesty International

Promesse tenue

Le 5 janvier 2015, le gouvernement assure que la France a accueilli 500 "Syriens se trouvant en situation d’extrême vulnérabilité dans des pays voisins de la Syrie" en 2014.

De plus, l'opération sera renouvelée en 2015, pour au moins 500 nouveaux ressortissants syriens. Depuis l'été 2014, la France se mobilise aussi en faveur des personnes menacées du fait de leurs convictions religieuses en Irak.

La lenteur des procédures

En octobre 2014, Amnesty International déplore la lenteur des procédures administratives pour l’accueil des réfugiés en France. Une éternité en situation de guerre qui ne serait pas due à la France, selon le ministère des Affaires Etrangères.

Contactée par Lui Président, Marine Debliquis, l’adjointe au porte-parole en charge du Moyen-Orient au Quai d’Orsay, explique que la "France a répondu à l’appel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) dont c’est le travail de définir qui sont les réfugiés prioritaires". C’est donc cet organe de l’ONU qui serait responsable de la lenteur du processus. Et si la porte-parole concède que les lourdeurs administratives françaises empêcheraient d’accueillir les 500 réfugiés si la liste était livrée demain, c’est uniquement "parce qu’en France, on s’attache à une qualité de l’accueil ". Il s’agit de trouver un logement pour des centaines de familles.

Le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, dans son rapport sur la France publié le 17 février 2015, estime que l'accueil de 500 réfugiés syriens par an est insuffisant. Et invite la France  "à lever tous les obstacles, comme par exemple l’obligation de visa de transit aéroportuaire, qui compromet leur accès à l’asile".

Dans son rapport annuel publié le 25 février 2015, Amnesty International se joint aux critiques du Conseil de l'Europe sur l'accueil des réfugiés syriens par la France. Outre des procédures d'installations des réfugiés trop longues, l'ONG déplore le faible nombre de réfugiés accueillis. Selon Jean-François Dubost,responsable du programme "personnes déracinées" d'Amnesty International France: "le grand scandale, c’est le nombre de réfugiés syriens que la France propose d’accueillir. Mille personnes en tout, ce n’est pas assez. La France ne s’illustre pas par sa solidarité avec les pays voisins de la Syrie."

L'aide financière

Le 23 juin 2013, François Hollande avait annoncé un effort financier de la France sur le dossier des réfugiés syriens : 50 millions d'euros supplémentaires pour les régions du nord de la Jordanie, où affluent les Syriens, et 35 millions supplémentaires pour aider les réfugiés syriens dans toute la région.

Le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a déploré dimanche 4 avril 2014 le manque de soutien de la communauté internationale dans l'accueil des réfugiés. "Il est nécessaire que les pays du monde, non seulement ceux de la région, ouvrent leurs frontières aux réfugiés syriens et facilitent l'accès à leur territoire", a dit M. Guterres qui a ajouté que "le soutien doit augmenter massivement dans les mois à venir."

Dans le même temps, la France a publié sur le site internet du gouvernement une infographie la présentant comme un "pays d'accueil". On y apprend que la France aurait accueillis plus de 1300 réfugiés en 2013 mais aussi que 2000 autres syriens sont présents sur le territoire avec un statut type visa long séjour pour étude ou encore regroupement familial.

La France boudée par les Syriens

315.000 Syriens ont fait des demandes d'asile en 2015 dans l'Union Européenne. Mais seuls 5.000 ont demandé à venir en France. Cela représente à peine 1,3% de la demande globale en Europe. Une goutte d’eau comparée aux 100 000 demandes d’asile de Syriens en Allemagne, aux 65 000 en Hongrie et aux 40 000 en Suède.

Beaucoup de Syriens boudent la France. Outre la barrière de la langue, ils redoutent des conditions de vie compliquées et plus de difficulté à trouver du travail. Ils préfèrent également s'installer dans des pays ou leur communauté est mieux implantée. Pour l'heure, seuls 10.000 Syriens se sont installés en France. Bien loin des 600.000 accueillis en Allemagne.

Type de promesse : Annonce de mandat

Mots-clés : SyrieInternationalréfugiésLaurent Fabius