Combattre en permanence le racisme et l'antisémitisme.

Promesse inévaluable

Promesse inévaluable de François Hollande

Le 10 septembre 2012, Jean-Marc Ayrault a annoncé la mise en place d'un plan d'action contre le racisme et l'antisémitisme dans les prochaines semaines, lors de l'inauguration du camp des Milles, à Aix-en-Provence.

Antisémitisme

Le 1er novembre 2012, François Hollande déclare que la sécurité des Juifs de France est « une cause nationale », à l'occasion d'un discours rendant hommage aux victimes de Mohamed Merah. Il s'engage à ce que l'antisémitisme soit pourfendu dans toutes ses manifestations (actes et mots), « en particulier sur les réseaux sociaux qui accordent l'anonymat à la hainte ».

Jean-Marc Ayrault a présidé le 26 février 2013, un Comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Cilra), convoqué pour la première fois depuis 2009. Le plan d'action 2012-2014 est renforcé avec neuf mesures contre la formation des préjugés (la lutte sur internet, la sensibilisation des futurs cadres de la nations, l'aide aux victimes...).

Par deux fois, François Hollande a réaffirmé sa promesse de lutter contre le racisme et l'antisémitisme notamment sur les réseaux sociaux. D'abord à Toulouse le 17 mars 2013 lors de la cérémonie d'hommage aux victimes de Mohamed Merah, où il s'est engagé : ""Je veillerai à les contraindre, ces réseaux, à fournir ces noms pour qu'il y ait dissuasion et répression".

Puis lors de son premier dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) en tant que Président de la République, le 20 mars 2013, où il a notamment déclaré à propos de twitter, qu'il "ne peut y avoir d'impunité pour les auteurs racistes et antisémites". Le Président a également déclaré que la Shoah devait être enseigné partout, y compris dans les banlieues.

Fin 2013, début 2014, une polémique enfle autour du spectacle "Le Mur" de l'humoriste Dieudonné, jugé antisémite. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls publie alors une circulaire à destination des préfets intitulée "Lutte contre le racisme et l'antisémistime - manifestations et réunions publiques-spectacles de M. Dieudonnée M'Bala M'Bala" afin de repréciser les bases légales pour pouvoir interdire ce one man show. Le premier flic de France dénonce des propos "infamants à l'égard de plusieurs personnalité de confession juive [et] des atteintes virulentes et choquantes à la mémoire des victimes de la Shoah".

Lors du dîner annuel du Crif, le 4 mars 2014, son président Roger Cukierman a "remercié" le chef de l'État "de lutter avec fermeté contre les dérives de la haine antisémite", rapporte Le Figaro. Mais il lui a aussi demandé d'en faire davantage contre "cette corruption des esprits qui est dans l'air du temps": "Faites-en une cause nationale!" lui a-t-il lancé. De son côté, le chef de l'Etat a réaffirmé que "le gouvernement de la République française ne tolérera rien" en matière d'antisémitisme.

Hausse de 91% du nombre d'actes antisémites.

Cependant, le Crif déplore le samedi 11 septembre une augmentation de quelque 91% du nombre d'actes antisémites en France, sur les sept premiers mois de 2014. Le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, évoque dans la foulée une augmentation "significative" :

Les actes antisémites sont en augmentation significative depuis le début de l'année. Nous l'avons constaté avec les représentants de la communauté juive, avec qui nous sommes en dialogue constant. Le gouvernement est déterminé à lutter résolument contre ces petites haines qui rongent la République de l'intérieur.

Dans son communiqué, le CRIF "demande aux pouvoirs publics de renforcer les moyens dévolus à la protection des biens et des personnes, notamment à l'occasion de la célébration du Nouvel An juif", du 24 au 26 septembre, "et de prendre des mesures préventives".

Autre donnée préoccupante : le nombre d'aliyah, départs de Français juifs en France. Ils sont 4.566 à avoir quitté le pays sur les huit premiers mois de 2014, selon l'Agence juive en France, une association paragouvernementale israélienne. D'ici la fin de l'année, 1% de la communauté juive en France (estimée entre 500.000 et 600.000 personnes) aura probablement quitté le pays, estime l'association, un record qui s'expliquerait, en partie, par le climat "d'antisémitisme décomplexé", selon le Crif.

Islamophobie

Le 24 juin, François Hollande a reçu des représentants d'associations de banlieues et de quartiers populaires à qui il a assuré l'ensemble des associations "de la détermination du gouvernement à lutter contre tous les actes racistes, notamment anti-musulmans, qui constituent des atteintes insupportables à l'unité républicaine".

Selon Le Parisien, plusieurs idées ont été proposées par les représentants associatifs, portant sur la création d'entreprises dans les quartiers populaires ou la diversité sur les chaînes de télévision publique. Le quotidien précise qu'un plan d'action confié au ministre de la Ville François Lamy sera, selon ses informations, présenté en Conseil des ministres à la rentrée prochaine.

Manifestations propalestiniennes

Le 21 juillet 2014, François Hollande reçoit les représentants des cultes à l'Elysée après une série de manifestations de soutien à Gaza - où se déroule alors une opération militaire israélienne - au cours desquelles des propos racistes ou antisémites ont été proférés.

Dans ce contexte, le quotidien Libération révèle le 30 juillet que le gouvernement étudie la dissolution de la LDJ, un groupe de jeunes radicaux qui se sont affrontés notamment avec des manifestants propalestiniens, et qualifié de "raciste" par le Conseil français du culte musulman (CFCM) - qualificatif que se refuse à employer le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Selon lui, la LDJ est une organisation  "dans l'excès", et s'est livrée à "des actes qui peuvent être répréhensibles et qui doivent être condamnés".

Dans ses voeux aux Français pour l'année 2015, François Hollande a fait de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme une grande cause nationale. Le président de la République a ajouté vouloir défendre fermement "la laïcité, l'ordre républicain, la sécurité des personnes". 

Plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme

Lors des commémorations du 70e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi d'Auschwitz en Pologne, le 27 janvier 2015, François Hollande a annoncé que le gouvernement présentera "d'ici la fin du mois de février [2015] un plan global de lutte contre le racisme et l'antisémitisme". Il a précisé qu'il voulait "aller plus loin, en améliorant la visibilité et l'efficacité des sanctions : ce qui supposera de généraliser la caractérisation raciste et antisémite comme circonstance aggravante d'un délit, et sortir la répression de la parole raciste et antisémite du droit de la presse pour l'intégrer au droit pénal général"

Lors du 30ème diner annuel du Crif, le 23 février 2015, le président de la République a réaffirmé les engagements pris lors des commémorations de la libération d'Auscwitz. Afin d'apporter des "sanctions plus rapides et plus efficaces" contre les actes racistes, homophobes ou antisémites, le Premier ministre devrait présenter fin février l'ensemble de ces mesures. 

Le 17 avril 2015, le premier ministre Manuel Valls a présenté à Créteil (Val-de-Marne) son plan de lutte sur trois ans, de 2015 à 2017, contre le racisme et l'antisémitisme. Le projet comprend 40 mesures articulées autour de la justice, d'internet et de l'éducation. Ces mesures doivent être financées par une enveloppe de 100 millions d'euros sur trois ans. 

Sur le volet juridique, le racisme et l'antisémitisme deviennent une "circonstance aggravante" pour tous les crimes et délits. Pour ce faire, le plan prévoit d'inscrire les paroles et actes racistes sous le droit pénal, au lieu du droit de la presse. Le gouvernement ouvre également la voie aux actions de groupe pour mieux lutter contre les discriminations.

Du côté du numérique, Manuel Valls appel à la création d'une "unité nationale de lutte contre la haine sur Internet", composée d’officiers de police judiciaire. cette dernière sera chargée d’améliorer le signalement et le suivi des actes et des propos racistes et antisémites sur internet. 

En matière scolaire, le gouvernement souhaite que "plus aucun incident ne reste sans réponse". L’Etat prévoit pour cela de mettre en place "un réseau de référents racisme-antisémitisme dans les établissements"

Le 8 octobre 2015, François Hollande, en déplacement au mémorial du Camp des Milles, annonce une réforme du code pénal visant à punir davantage le racisme. Le Président de la République charge la Garde des Sceaux Christiane Taubira de faire "de toute inspiration au racisme et à l'antisémitisme, une circonstance aggravante de toute infraction, quelle qu'elle soit". "Nous avons le devoir de refuser certains mots" a poursuivi le chef de l'Etat, dans une allusion aux déclarations de Nadine Morano.

 

Type de promesse : Projet présidentiel

Mots-clés : racismeSociétéantisémismetoléranceactionconcertationMohamed Merah