Créer 150 000 emplois d'avenir

Promesse partiellement tenue

Promesse partiellement tenue de François Hollande

Les emplois d'avenir promis par François Hollande sont des contrats aidés, en CDD longs voire en CDI, dans le secteur non-marchand (principalement) et marchand, réservés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés ainsi qu'aux personnes handicapées âgées de moins de 30 ans.

Une formation est obligatoire en contrepartie de l'aide de l'Etat : les salaires sont pris en charge par l'Etat jusqu'à 75%. Les CDD ont une durée de 1 à 3 ans (renouvelables). Dans le privé, des CDI pourront être signés, mais l'aide publique sera moindre, et des garanties devront être apportées.

Le dispositif est étendu en 2013 aux résidents des territoires prioritaires.

Adoption de la loi

Promesse tenueLe projet de loi a été présenté le 29 août 2012 et adopté définitivement le 9 octobre. Comme Michel Sapin l'avait indiqué en août, 100 000 emplois doivent être créés en 2013, puis 50 000 en 2014.

Promesse partiellement tenueLe 24 octobre, le conseil constitutionnel valide la loi, mais la limite, dans la fonction publique, aux CDD. Les Sages s'appuient sur l'article 6 de la déclaration de 1789 pour empêcher des embauches publiques en CDI pour les emplois d'avenir. 

Chiffrage

Démarrage poussif

Le 30 octobre 2012 : les 30 premières conventions d'emplois d'avenir sont signées à Matignon par Jean-Marc Ayrault.

Le 23 mai 2013 : seuls 20 000 emplois d'avenir ont été signés, admet Jean-Marc Ayrault. 17 346 emplois d'avenir (hors éducation nationale) selon un décompte du Monde, qui pointe de fortes disparités selon les régions, de 78 % des objectifs déjà atteints dans la Haute-Vienne, contre 6 % en Seine-Saint-Denis.

Objectif atteint

Promesse tenueLe chiffre des 100 000 emplois d'avenir est "quasiment atteint" fin décembre, assure Jean-Marc Ayrault

Fin février 2014, Les Echos révèlent que 113 000 contrats ont été signés. Un mois plus tard, Stéphane Le Foll (ministre de l'Agriculture) affirme sur BFM-TV que les 150 000 emplois ont été signés.

Fin octobre 2014 : depuis deux ans, 155 000 jeunes ont profité d'emplois d'avenir, révèle une étude de la Direction de l'animation et de la recherche, des études et des statistiques (Dares)

Objectif doublé

En octobre 2016, environ 300 000 contrats en emploi d'avenir ont été signés depuis le début du quinquennat, selon la Dares. Soit le double des contrats promis.

Nouvelle cible : "les jeunes des quartiers"

Promesse préciséeLe 20 juin 2013, lors de la deuxième conférence sociale, François Hollande a indiqué que le dispositif serait élargi aux jeunes qualifiés originaires des quartiers dits sensibles.

Dans une interview au Parisien le 4 mai 2014, la nouvelle ministre de la Jeunesse, Najat Vallaud-Belkacem, indique que "sur les 100 000 contrats d’avenir, 18 % bénéficient aux jeunes des quartiers". Elle souhaite atteindre les 25 % en 2014.

Promesse partiellement tenueEn 2015 selon la Dares, 33 à 39 % des emplois d'avenirs ont visé les "zones prioritaires", un chiffre incluant :

  • les quartiers prioritaires de la ville (12 à 15 % des contrats, en baisse, contre 25 % promis), 
  • les zones de revitalisation rurale (15 % environ)
  • l'outre-mer (10 % environ. L'outre-mer représente 4 % de la population et "une part importante" des emplois d'avenir devait leur être réservé, ce qui est donc plutôt le cas.)

Des formations pas systématiques

Promesse partiellement tenueLes emplois d'avenir, à la différence des contrats aidés classiques, sont dotés de plans de formation censés permettre une meilleure insertion professionnelle à des jeunes peu ou pas qualifiés. Or, fin octobre 2014, l'Express relève qu'au bout d'un an, moins d'un jeune sur deux en emploi d'avenir a reçu une formation. Ils sont seulement 43 % à en avoir suivi une, dont 7 % une formation qualifiante.

Deux ans plus tard, en octobre 2016, la Dare affirme que désormais, "un an après la signature de leur contrat, 3 jeunes sur 4 en emploi d’avenir ont bénéficié d’une formation et 1 jeune sur 2 d’une formation certifiante". On n'est pas dans les 100 %, comme le prévoit pourtant le contrat.

Une insertion satisfaisante

En mars 2017, une étude du ministère du Travail a montré que six mois après la fin de leur contrat, la moitié des jeunes passés par un emploi d’avenir non marchand avait un emploi. Un taux assez proche du contrat unique d’insertion (CUI et CUI-CAE), mais "sensiblement plus élevé" au niveau de l'insertion dans un emploi durable.

Calendrier respecté

Le 30 juillet 2012, Michel Sapin a indiqué que la loi des emplois d'avenir serait votée mi-septembre, pour une mise en place fin 2012 ou début 2013. Les premiers contrats ont finalement été signé plus tôt que prévu, le 30 octobre 2012. Fin 2013, selon Jean-Marc Ayrault, 100 emplois auraient été créés et le 25 mars, le ministre de l'Agriculture, Stéphane le Foll affirme que les 150 000 emplois d'avenir ont été signés. A l'automne 2014, l'objectif chiffré du gouvernement est largement atteint. 155 000 jeunes ont bénéficié d'un emploi d'avenir.

Type de promesse : Projet présidentiel

Mots-clés : emplois d'aveniremploijeunesConseil constitutionnel14 juilletoutre-mer