Se porter garant de l'accord du gouvernement et de Mittal sur l'avenir du site de Florange, et mener à bien le projet Ulcos

Promesse partiellement tenue

Promesse partiellement tenue de François Hollande

-> Lire aussi, sur notre blog du Monde, l'article-bilan sur Florange et les promesses liées, publié lors de la dernière visite de François Hollande sur le site industriel, le 16 octobre 2016. 

Ulcos abandonné par Mittal 

Promesse abandonnéeQuelques heures avant la promesse de François Hollande, le groupe ArcelorMittal a retiré sa candidature de l'appel à projets de la Commission européenne censé co-financer Ulcos, provoquant la colère des syndicats. La direction a promis de présenter un "projet Ulcos 2" pour le prochain appel à projets, en 2013, mais celui-ci pourrait être moins généreux et plus difficile à remporter qu'en 2012. L'Etat s'est déjà engagé à le financer à hauteur de 150 millions d'euros.

Le 22 avril 2013, ArcelorMittal annonce l'abandon définitif du projet Ulcos, faute de viabilité, et présente celui qui est censé le remplacer : LIS.

Remplacé par Low impact steel (LIS)

Promesse modifiéeLe projet "low impact steel" doit régler le problème qui avait fait échouer Ulcos : la faiblesse des cours du CO2, qui rendait sans objet économique le captage et le stockage de CO2. Le but est simple : créer un modèle économique qui soit indépendant d’un prix de marché du CO2. Le projet de recherche dans lequel Mittal a investi 13 des 32 millions du budget, doit être concrétisé en 2018. Les syndicats regrettent toutefois que le projet soit de moindre ampleur (10 fois moins d’investissements) et que les expérimentations aient lieu dans les fourneaux de Dunkerque, et non de Florange ou de Hayange.

Plan d'investissement de Mittal

Promesse tenueLe 24 octobre 2014, le comité de suivi de l'accord Mittal-gouvernement annonce que 80 % des 180 millions d'euros d'investissement promis par l'entreprise sur le site de Florange ont été engagés.

Lors de sa troisième à Florange, en novembre 2014, François Hollande a déclaré que sur les 180 millions d’euros du plan d’investissement promis, le groupe sidérurgique avait ”mobilisé […] 146 millions d'euros dont 83 [avaient] été déjà pleinement engagés”. 

De retour sur le site, le 16 octobre 2016, le président justifie le fait de ne pas avoir nationalisé l'entreprise, comme aurait aimé le faire son ministre de l'écononie : "J'ai préféré négocier un compromis robuste avec le groupe ArcelorMittal pour qu'il investisse 180 millions d'euros à Florange. 200 millions d'euros d'investissements ont déjà été réalisés, c'est-à-dire plus que prévu", explique-t-il. 

Ce sont en fait 156 millions d’euros qui ont déjà été déboursés par ArcelorMittal à Florange depuis 2013. L’objectif de 180 millions d’euros d’investissements sur cinq ans devrait donc être largement dépassé (il pourrait atteindre 258 millions en 2020). Cet argent est censé faire de Florange "un centre d’excellence pour les aciers à haute résistance" et consolider la filière emballage, mais la CGT déplore qu’à peine un tiers de ces investissements soient réellement stratégiques (le reste servant, selon le syndicat, à de la maintenance et de la formation).

Le plan de redynamisation de la Lorraine

Le 17 septembre 2013, Jean-Marc Ayrault présente le plan d'investissements de 300 millions d'euros sur trois ans conclu entre l'Etat et le conseil régional de Lorraine pour redynamiser la région.

Le plan vise également la création de 16 000 emplois d’ici quatre ans dans des filières spécifiques : l’automobile, l’aéronautique, la forêt, l’agroalimentaire et l’industrie de la santé.

Plateforme de recherche sur l'acier

Promesse tenueToujours dans l'optique de redynamiser la région, la plate-forme de recherche et de développement industriel pour la sidérurgie et la métallurgie prend forme. Promise par François Hollande en septembre 2013, son comité de préfiguration est installé le 13 décembre. Il décide en juin 2014 de constituer un Groupement d'Intérêt Public (GIP), dénommé "Métafensch", pour rassembler l'Etat, les collectivités et les acteurs de la recherche. Il prend forme le 12 septembre 2014.

Le 9 septembre 2014, Le Républicain Lorrain indique que la plate-forme "Métafensch" s’installera finalement à Uckange sur le site de l’ancien haut-fourneau U4. Les travaux devraient débuter en novembre, grâce à un financement de 2,2 millions d'euros partagé entre l’Etat, la région, la communauté d’agglomération du Val de Fensch et l’Etablissement public foncier de Lorraine. La plate-forme devrait ensuite disposer d’un budget de 20 à 50 millions d'euros sur quatre ans en fonction des projets menés.

Conformément à sa promesse, le 24 novembre 2014, François Hollande est revenu à Florange pour la troisième fois. Il a aussi inauguré la plate-forme publique de recherche et de développement industriel pour la sidérurgie.

Fin 2016, lors de sa quatrième visite à Florange, François Hollande se félicite de la concrétisation de cet engagement sur la recherche : "En 2013, j'avais annoncé la création d'une plateforme publique afin d'inventer les aciers de demain. 20 millions d'euros ont été apportés par l'Etat à ce projet"

Pas de plan social

Promesse tenueLe groupe Arcelor Mittal s'était aussi engagé à ce qu'il n'y ait pas de plan social mais seulement un possible accord négocié avec les syndicats "sur la base du volontariat". Une promesse tenue puisque, selon Le Figaro, sur les 629 personnes qui travaillaient autour des hauts fourneaux : 266 sont parties en retraite, 351 ont été mutées - dont 324 à Florange -, et 12 salariés sont encore en formation. "Aujourd'hui, je constate qu'il y a plus de 2 100 salariés sur le site de Florange”, a déclaré François Hollande le 24 novembre à propos du refus de plan social. ArcelorMittal venait même d’opportunément annoncer 30 embauches en CDD à Florange, les premières sur le site depuis 2008.

Lors de sa nouvelle visite à Florance le 16 octobre 2016, le président réaffirme avoir tenu sa promesse sur les emplois : "Les 650 salariés qui travaillaient sur le haut fourneau ont été reclassés sur place et aucun n'a été licencié, affirme-t-il. Non seulement, il n'y a eu aucune perte d'emploi à Florange, mais des embauches ont été réalisées en 2015 et 2016", ajoute François Hollande dans un entretien à la presse régionale. En fait, selon les derniers chiffres, sur les 629 salariés du site, aucun n’a effectivement été licencié : près de la moitié sont partis en retraite (199), tandis les autres ont été reclassés sur d’autres postes à Florange (330), ont quitté l’entreprise ou ont été mutés sur d’autres sites du groupe… mais parfois sur des postes non pérennes, nuance un délégué CGT interrogé par Libération.

Type de promesse : Annonce de mandat

Mots-clés : MittalFlorangeArcelorMittalAyraultHollandeFourneauxAcierAcierie