Mettre en place d'une évaluation "coûts-avantages" des conséquences de la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN

Promesse tenue

Promesse tenue de François Hollande

Le 18 juillet 2012, François Hollande a chargé l'ancien ministre Hubert Védrine d'une mission, comprenant notamment d'évaluation du retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN.

Hubert Védrine remet son rapport à François Hollande le 14 novembre 2012, 15 jours après le délai prévu.

  • L'ex-ministre des Affaires etrangères avait pris position contre la réintégration du commandement intégré de l'Otan décidée par Nicolas Sarkozy en mars 2009.
  • Hubert Védrine estime désormais dans son rapport qu'une nouvelle sortie française du commandement intégré de l'Otan « n'est pas une option », mais que la France doit mener une politique audacieuse pour renforcer son influence au sein de l'Alliance atlantique.

Le 9 janvier 2013, lors de ses voeux aux armées, François Hollande reprend ces orientations : il assure que la France va "assumer pleinement" sa présence dans l'OTAN.

L'Europe de la défense

Promesse non atteinte de François HollandeLe 24 mai, François Hollande a annoncé qu'il ferait des propositions d'ici décembre 2013 au Conseil européen pour "ouvrir une nouvelle étape de l'Europe de la défense".

A l'issue du Sommet européen de décembre, le chef de l'Etat s'est confronté à l'hostilité de plusieurs pays, notamment le Royaume-Uni. Les 28 proposent seulement "d'examiner sans tarder les aspects financiers des missions et opérations de l'UE". L'idée d'un fonds "commun permanent", avancée par François Hollande au moment de l'intervention française en Centrafrique, a été retirée du texte final sur demande de David Cameron, le Premier ministre britannique. L'intervention "Sangaris" ne sera donc pas financée par l'UE, même si cette dernière prévoit d'engager quelque 100 millions d'euros pour la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et l'aide humanitaire.

Lors de sa conférence de presse semestrielle du 18 septembre 2014, François Hollande a plaidé en faveur d'une "industrie européenne de défense" :

Une étape doit être franchie pour que les efforts soient coordonnés, le fardeau partagé et pour qu’il y ait une véritable industrie européenne de défense.

Il a ensuite estimé que l’Europe était "devant des choix cruciaux" :

Tout qui vient de se produire à côté d’elle, sur le continent, loin d’elle au Moyen-Orient, en Afrique, rappelle que l’Europe doit avoir une défense. Elle ne peut pas s’en remettre à d’autres (...). Elle ne peut pas confier non plus sa protection ou son autorité à des pays, quelques pays de l’Europe, la France notamment, pour que ces pays-là, la France, fassent le travail à sa place, avec une générosité accordée sur le plan politique, plus chichement distribuée sur le plan financier.

Fin 2016, François Hollande  et la chancelière allemande Angela Merkel ont formulé plusieurs propositions à destination de leurs partenaires. Ils suggèrent ainsi de créer une structure unique destinée à conduire les opérations militaires. Ils demandent également que chaque État-membre consacre au minimum 2% de son PIB à la défense, un domaine dans lequel l’Union européenne dépense quatre fois moins que les États-Unis. Autres propositions : mieux coordonner les achats de matériel, afin d'éviter les doublons entre les pays, et créer un fonds de financement. 

Réintégration de l'OTAN

60 ans après Charles De Gaulle, la France a ratifié le protocole de Paris qui définit le statut des quartiers généraux militaires internationaux. Une disposition purement « technique », selon le gouvernement, mais qui acte définitivement la réintégration de la France dans le commandement de l’Otan.

« Ce projet de loi officialise le retour des militaires de l’Otan sur le sol français 50 ans après leur expulsion par le général de Gaulle », a déploré Jean-Luc Mélenchon.

La ratification de ce protocole « laisse penser que la France prévoit le renforcement des implantations militaires de l’Otan sur son territoire », s’est inquiétée de son côté la présidente du Front national, Marine Le Pen. Ils ne manquent pas d’ailleurs de rappeler que le principal opposant à la décision de 2009 n’était autre que François Hollande, qui avait à l’époque défendu une motion de censure s’insurgeant contre « une dangereuse rupture avec les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays ».

Calendrier en retard

Les conclusions du rapport Védrine devaient être rendu avant le 31 octobre 2012.

Type de promesse : Engagement oral de campagne

Mots-clés : otandéfensearméeVédrineCommandement integré