Mettre en place d'une évaluation "coûts-avantages" des conséquences de la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN
discours de François Hollande sur la défense du 11 mars 2012.
Cette évaluation doit notamment se faire vis-à-vis de notre indépendance et du développement de l'Europe de la défense.
Elle doit permettre de "prendre les mesures qui s’imposeront, conformément aux intérêts de sécurité de la France".
Promesse tenue de François Hollande
Le 18 juillet 2012, François Hollande a chargé l'ancien ministre Hubert Védrine d'une mission, comprenant notamment d'évaluation du retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN.
Hubert Védrine remet son rapport à François Hollande le 14 novembre 2012, 15 jours après le délai prévu.
Le 9 janvier 2013, lors de ses voeux aux armées, François Hollande reprend ces orientations : il assure que la France va "assumer pleinement" sa présence dans l'OTAN.
Le 24 mai, François Hollande a annoncé qu'il ferait des propositions d'ici décembre 2013 au Conseil européen pour "ouvrir une nouvelle étape de l'Europe de la défense".
A l'issue du Sommet européen de décembre, le chef de l'Etat s'est confronté à l'hostilité de plusieurs pays, notamment le Royaume-Uni. Les 28 proposent seulement "d'examiner sans tarder les aspects financiers des missions et opérations de l'UE". L'idée d'un fonds "commun permanent", avancée par François Hollande au moment de l'intervention française en Centrafrique, a été retirée du texte final sur demande de David Cameron, le Premier ministre britannique. L'intervention "Sangaris" ne sera donc pas financée par l'UE, même si cette dernière prévoit d'engager quelque 100 millions d'euros pour la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et l'aide humanitaire.
Lors de sa conférence de presse semestrielle du 18 septembre 2014, François Hollande a plaidé en faveur d'une "industrie européenne de défense" :
Une étape doit être franchie pour que les efforts soient coordonnés, le fardeau partagé et pour qu’il y ait une véritable industrie européenne de défense.
Il a ensuite estimé que l’Europe était "devant des choix cruciaux" :
Tout qui vient de se produire à côté d’elle, sur le continent, loin d’elle au Moyen-Orient, en Afrique, rappelle que l’Europe doit avoir une défense. Elle ne peut pas s’en remettre à d’autres (...). Elle ne peut pas confier non plus sa protection ou son autorité à des pays, quelques pays de l’Europe, la France notamment, pour que ces pays-là, la France, fassent le travail à sa place, avec une générosité accordée sur le plan politique, plus chichement distribuée sur le plan financier.
Fin 2016, François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont formulé plusieurs propositions à destination de leurs partenaires. Ils suggèrent ainsi de créer une structure unique destinée à conduire les opérations militaires. Ils demandent également que chaque État-membre consacre au minimum 2% de son PIB à la défense, un domaine dans lequel l’Union européenne dépense quatre fois moins que les États-Unis. Autres propositions : mieux coordonner les achats de matériel, afin d'éviter les doublons entre les pays, et créer un fonds de financement.
60 ans après Charles De Gaulle, la France a ratifié le protocole de Paris qui définit le statut des quartiers généraux militaires internationaux. Une disposition purement « technique », selon le gouvernement, mais qui acte définitivement la réintégration de la France dans le commandement de l’Otan.
« Ce projet de loi officialise le retour des militaires de l’Otan sur le sol français 50 ans après leur expulsion par le général de Gaulle », a déploré Jean-Luc Mélenchon.
La ratification de ce protocole « laisse penser que la France prévoit le renforcement des implantations militaires de l’Otan sur son territoire », s’est inquiétée de son côté la présidente du Front national, Marine Le Pen. Ils ne manquent pas d’ailleurs de rappeler que le principal opposant à la décision de 2009 n’était autre que François Hollande, qui avait à l’époque défendu une motion de censure s’insurgeant contre « une dangereuse rupture avec les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays ».
Calendrier en retard
Type de promesse : Engagement oral de campagne
Mots-clés : otandéfensearméeVédrineCommandement integré