Terminer le chantier du Centre national de la musique

Promesse partiellement tenue

Promesse partiellement tenue de François Hollande

L'abandon

Le 10 septembre 2012, la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti annonce dans un entretien au Monde : « Nous n'avons pas réellement besoin d'un nouvel établissement public (...). Ce n'est pas possible actuellement. Mais nous soutiendrons les producteurs indépendants. (...) Et le travail de réflexion se poursuit avec les professionnels. »

Le Centre national de la musique n'est donc plus d'actualité. La promesse est considérée comme brisée, tant que le dossier reste bloqué.

La relance

Mais après plus d'un an de silence, Aurélie Filippetti relance finalement le projet. Le 30 janvier 2014, deux jours avant le début du Midem à Cannes, elle annonce à l'AFP vouloir non pas créer ex-nihilo un Centre national de la musique, mais modifier le Centre national des variétés (CNV) déjà existant pour l'élargir à la musique, "le plus rapidement possible".

Un établissement existe, c'est le CNV, que je souhaite réformer en profondeur, dans sa gouvernance, mais aussi dans ses finalités pour que sa mission puisse être élargie à la musique et pour qu'il puisse être le réceptacle du financement dédié à la musique.

La ministre de la Culture évoque une première piste de financement d'une telle modification : "l'élargissement de l'assiette" de taxes déjà existantes, sans "prendre de l'argent au cinéma".

 

La réalisation

Plus de deux ans plus tard, en juin 2016, à l'occasion du 50 ème anniversaire du Midem (Marché international de l'édition musicale), la ministre de la Culture Audrey Azoulay annonce l'instauration par la loi d'un médiateur de la musique, afin de contribuer par la conciliation "à résoudre les conflits - inévitables, même structurels -, au sein de la filière", et d'un observatoire de l'économie de la musique au sein du CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz). Elle promet également un "nouveau fonds de soutien à l'innovation et à la transition numérique" de la musique enregistrée, doté de 2 millions d'euros.

En octobre de la même année, elle ouvre une consultation publique relative à la création de l'Observatoire de l'économie de la filière musicale au sein du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz et du médiateur de la musique. Objectif de cet observatoire : "faire la lumière sur le partage de la valeur entre les différents acteurs du secteur, ainsi que d'en mesurer les évolutions dans le temps".

En novembre, Audrey Azoulay propose au président de la République le déplafonnement de la taxe affectée au CNV pour 2017, jusqu'alors limité à 30 millions d'euros, et unique financement du CNV, qui devrait désormais voir ses missions élargies.

Mais lors du vote du budget 2017, la rapporteur générale du budget Valérie Rabault demande une seconde délibération sur l'amendement relatif à la suppression du plafond de la taxe, ce contre l'avis du gouvermenent. Le second vote rejette l'amendement en question, et le plafond de la taxe est maintenu. Mais à l'initiative de la rapporteur, ce plafond a été relevé de 39 millions (proposition initiale pour 2017) à 50 millions, ce dont s'est réjoui le CNV. Le taux de cette taxe sur les spectacles est de 3.5%. Le rendement de cette taxe devrait s'élever à 32 millions d'euros pour 2016.

 

La promesse de François Hollande de poursuivre le projet du Centre national de la musique est donc non tenue, mais des solutions pour mener à bien les actions que devait accomplir cet établissement sont désormais en cours de réalisation.

Type de promesse : Projet présidentiel

Mots-clés : musiqueartsculturecentre national de la musiqueAurélie Filippetti