Reconnaître et favoriser la diffusion des cultures urbaines

Promesse tenue

Promesse tenue de François Hollande

"Favoriser" et "reconnaître" : les deux verbes qu'emploie François Hollande dans sa promesse n'appellent pas de résultats quantifiables.

Mais un certain nombre d'initiatives concernant les cultures urbaines ont vu le jour au ministère de la Culture depuis le début du quinquennat.

Les actions engagées

Art visuel

Ainsi en avril 2015, une exposition collective d'art urbain, "Oxymores", a eu lieu sur les murs ou vitrines du ministère de la Culture, rues Saint-Honoré, Bons-Enfants, et Croix-des-petits-Champs . Quinze artistes y ont participé, dont L'Atlas Combo, Eltono, Jean Faucheur etc., et ont créé des oeuvres à l'aide de marqueurs, de ruban adhésif ou d'affiches. La vidéo réalisée sur ces performances a ensuite été diffusée dans le hall du ministère.

La ministre Fleur Pellerin a également présenté à cette occasion son plan pour l'art urbain, réaffirmé le 3 juin 2015 en Conseil des ministres. Elle demande notamment de "prendre en compte les cultures urbaines, tant par la commande publique (art urbain) que dans le réseau des conservatoires et des scènes de musique actuelle (rap, hip hop…)". En décembre 2015, les murs du ministère accueillent de nouveau une oeuvre du collectif Le Mouvement en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.

Un an et demi plus tard, un colloque, intitulé "Etat de l'art urbain, Oxymores III", est organisé les 13 et 14 octobre 2016 conjointement par le ministère de la Culture et l'université Paris Ouest Nanterre La Défense. Objectif : faire dialoguer artistes et intervenants du milieu universitaire et institutionnel afin de "replacer la pratique du street art dans son contexte historique". Ce colloque faisait partie des préconisations du rapport de la Mission nationale pour l'art et la culture dans l'espace public (MNACEP), remis à la ministre Audrey Azoulay en juin 2016. Une commande publique "dédiée au street art" a également été lancée au cours de la même année.

 

Art vivant

Le ministère de la Culture organise en mai 2016 "Rendez-vous hip hop" en partenariat avec le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, afin de donner "une visibilité et une reconnaissance nationale au Hip Hop auprès de tous les publics et dans tous les territoires", selon les mots du communiqué. Les manifestations ont lieu dans cinq villes : Paris, Lille, Nantes, Lyon et Marseille.

 

Critiques

Certaines associations, si elles reconnaissent la volonté politique manifeste du gouvernement d'encourager l'art urbain, regrettent néanmoins l'absence d'allègement de peine pour les graffeurs, qui risquent toujours la prison

Si l'illégalité de la démarche peut stimuler les artistes, plusieurs graffeurs dénoncent la mauvaise foi des plaignants, et la surestimation des devis élaborés pour réclamer des sommes jugées excessives.

 

Concernant le hip hop, la tentative du ministère d'élaborer un diplôme d'état a échoué, et le projet suspendu. Les professionnels sont divisés : certains reprochent à l'Etat de vouloir enfermer une pratique qui par nature s'affranchit des codes, tandis que d'autres reconnaissent la nécessité d'un diplôme reconnu pour les intervenants en milieu scolaire.

Nicolas Reverdito, de Pick Up Production, à Nantes, déplore également le manque d'échange entre les structures et associations de hip hop, et les Drac (Directions régionales des affaires culturelles) ou le ministère de la Culture.

 

 

Type de promesse : Engagement écrit de campagne

Mots-clés : cultures urbainesrapslamhip-hopmusiquedansetags