Mettre fin au délit de solidarité aux étrangers en situation irrégulière.
Manuel Valls devant la commission des Lois du Sénat, le 25 juillet 2012.
Le ministre de l'Intérieur estime que le délit de solidarité "permet de poursuivre l'aide désintéressée, apportée (par des citoyens) à des étrangers en situation irrégulière, sur la même base juridique utilisée pour les filières criminelles d'immigration". "Notre loi ne saurait punir ceux qui, en toute bonne foi, veulent tendre une main secourable."
En 2009, cette question avait fait l'objet d'une polémique : Eric Besson soutenait que ce délit ne s'applique qu'aux passeurs, et non à ceux qui aident une personne en détresse ; au contraire, plusieurs associations assuraient tenir une liste de condamnations de bénévoles sur ce motif.
Promesse partiellement tenue de François Hollande
Après le Sénat le 8 novembre 2012, l'Assemblée nationale entérine le "délit de solidarité" le 19 décembre de la même année. La loi du 31 décembre 2012 élargit en effet le cercle des personnes protégées contre des poursuites pénales. Ne peut être poursuivie "toute personne physique ou morale, lorsque l'acte reproché n'a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d'hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l'étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l'intégrité physique de celui-ci."
Pour autant, le délit d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier n'est pas supprimé pour permettre de poursuivre les filières de passeur. Les associations dénoncent son utilisation à des fins de dissuasion envers des citoyens. Le 18 décembre 2015, une bénévole de 72 ans a été condamnée à 1.500 euros d'amende par le tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) pour avoir facilité le séjour et la circulation de deux Erythréens en situation irrégulière. Le 7 avril 2016, Fernand Bosson, conseiller municipal et ancien maire de la commune d’Onnion (Haute-Savoie), a été jugé par le tribunal correctionnel de Bonneville pour avoir hébergé une famille de kosovare déboutée du droit d'asile. Il a été déclaré coupable mais dispensé de la peine de 1.500 euros d'amende requise par le procureur.
Calendrier respecté
Type de promesse : Annonce de mandat
Mots-clés : délit de solidaritéimmigrationimmigréssans-papiersimmigration clandestineManuel VallsEric Besson