Ne pas inviter de dictateurs en grand appareil à Paris

Promesse non tenue

Promesse non tenue de François Hollande

Entre mai à juillet 2012, François Hollande a reçu une série de chefs d'Etat que la presse française a qualifié de "dictateurs" (Maroc, Qatar, Bahreïn, Gabon, Jordanie, Arabie Saoudite, EAU).

La promesse peut donc être considérée comme brisée, ce malgré le fait que la définition du terme soit forcément subjective, tout comme la compréhension de l'expression "en grand appareil".

>> Voir notre chronologie sur Le Monde.fr : "Chefs d'Etat controversés : François Hollande a-t-il renié sa promesse ?"

 

A l'occasion du 70e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin 2014, Vladimir Poutine est reçu la veille à l'Elysée. Le président de la Russie, qui était déjà venu à l'Elysée en juin 2012, est classé par le centre de recherche du magazine britannique The Economist dans la liste des pays "autoritaires".

Un an tout pile après s'être rendu au Qatar, François Hollande reçoit à l'Elysée le nouveau et jeune émir du Qatar Tamim Al-Thani. Celui qui a succédé à son père a choisi Paris pour son premier déplacement dans un pays occidental. A de nombreuses reprises, le gouvernement de François Hollande a donc été contraint d'aménager ses principes au nom de la "realpolitik", comme lors de la discrète remise de la légion d'honneur au prince saoudien Mohammed Ben Nayef.

"En grand appareil"

Interrogée en 2016 par Lui Président, dans le cadre de la préparation du livre "Lui Président, que reste-t-il des promesses de François Hollande?" (voir ici), la présidente de la commission des Affaires etrangères Elisabeth Guigou (PS) a expliqué qu'en formulant cet engagement, François Hollande voulait se distancier du faste de la visite de Mouamar Khadafi, en 2007, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy (voir à ce sujet le documentaire "Khadafi, notre meilleur ennemi" d'Antoine Vitkine).

Elisabeth Guigou insiste ainsi sur le fait que les "dictateurs" présents en France n'avaient pas été reçus en "visite d'Etat", le plus haut degré d'importance protocolaire.

Toutefois, les présidents cubain Raul Castro et chinois Xi Jinping, respectivement classés au 128e et au 136e rang de l'indice de démocratie The Economist 2016, ont bien été reçus en France à l'occasion d'une visite d'Etat. C'était en janvier 2016 et en mars 2014.

Type de promesse : Engagement oral de campagne

Mots-clés : BourgetDictateurElyséeParisInternational