Mise en place d'une "garantie jeunes" équivalente au RSA à destination de 10 000 jeunes de moins de 25 ans "en situation d'isolement et de grande précarité"

Promesse tenue

Promesse tenue de François Hollande

Qu'est-ce que la garantie jeune ?

Le but est de consacrer des moyens pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de 18 à 25 ans les plus éloignés du marché du travail (ils seraient 500 000 selon Matignon). Ces jeunes :

  • Ne suivent aucune formation et ne sont pas ou peu diplômé
  • N'ont pas d'emploi et sont sans expérience professionnelle
  • Ont des ressourses inférieures au RSA (525 euros environ), sauf dérogations.

"Le jeune intéressé doit s’adresser à la mission locale. S’il est sélectionné, cette dernière lui propose alors des entretiens individuels et des ateliers collectifs avec des mises en situation professionnelle. Si son profil peut correspondre à certaines activités, un stage voire une offre d’emploi lui est proposée. S’il n’est pas assez qualifié, une formation peut également lui être proposée. Dans tous les cas, des rendez-vous fréquents sont prévus à la mission locale pour faire le point avec le conseiller. Et le jeune bénéficie d’une aide financière de 461,26 euros par mois, un montant qui diminue si le bénéficiaire occupe un emploi. La mission locale peut également l’aider à trouver un logement.", selon les explications d'Europe 1, le 15 mars 2016 

Durée : un an renouvelable. Si le jeune décroche un emploi durable ou ne respecte pas ses engagements, la garantie jeunes s’arrête. 

Coût :  

  • Pour l'Etat :
    • 1 600 euros pour l’accompagnement de chaque jeune par la mission locale
    • 4 000 euros pour l’allocation versée au bénéficiaire
    • Soit 418 millions d’euros pour 100 000 bénéficiaires en 2016, chiffrage que certains parlementaires jugent sous-évalué.
  • Pour le Fonds social européen : 58 millions d'euros en 2016, selon Bercy.
  • Pour l'employeur : 0 euros, selon Myriam El Khomri

Mise en place

Le dispositif est officiellement inauguré par le gouvernement le 1er octobre 2013, dans l'Aude, puis dans neuf autres départements pilotes.

Le 1er décembre 2014, le ministre du Travail, François Rebsamen, annonce que la garantie jeunes serait étendue à 61 nouveaux territoires en 2015, après son expérimentation dans dix zones pilotes. Le gouvernement prévoit que le dispositif atteigne ainsi 50 000 jeunes en 2015 et 100 000 en 2017.

En septembre 2015, ce sont finalement 72 départements répartis dans toutes les régions qui testent le dispositif.

Vers une garantie jeunes universelle 

Lors de la quatrième conférence sociale, le 19 octobre 2015, François Hollande annonce l'extension du dispositif à tous les territoires volontaires "dès mars 2016". Le 15 mars 2016, à la suite de négociations avec les organisations étudiantes, le Premier ministre Manuel Valls promet l'extention du dispositif pour en faire un "droit universel". En théorie, il y aurait donc 900 000 jeunes bénéficiaires, mais l'Etat n'en espère que 200 000 à la fin du quinquennat.  L'Unef a dénoncé un "enfumage". 

La garantie jeunes est effectivement généralisée au 1er janvier 2017 par un article de la loi travail, promulguée le 9 août 2016. Il s'agissait notamment de rééquilibrer la loi de Myriam El Khomri jugée trop pro-patronat. 

Bilan

Le 30 novembre 2016, un rapport dit "intermédiaire" du comité scientifique chargé du suivi du dispositif est remis à la ministre du travail. "L’impact [de la garantie jeune] évalué est positif et très significatif", selon lui. "Quatorze mois après leur entrée dans le dispositif, ceux qui ont bénéficié du programme sont 9 % plus nombreux à être en CDD long ou en CDI que ceux qui correspondent aux mêmes critères mais n’ont bénéficié d’aucune aide", précise le Monde. 

En avril 2017, le quotidien régional, La Dépêche du Midi, a titré un article : "La garantie jeunes, ça marche". Plusieurs publications de régions, comme l'Yonne républicaine, le Journal du Gers ou L'Echo républicain ont également dressé un bilan local de la mesure.

Le quotidien économique Les Echos a pour sa part pointé les "dommages collatéraux" de la mesure, qui "provoque un phénomène d’éviction des autres dispositifs d’insertion, comme les écoles de la seconde chance".

Type de promesse : Annonce de mandat

Mots-clés : jeunesjeunessePrécaireAyraultinsertionemploiRSAallocation