"En France, il y a environ 430 000 apprentis. Nous souhaitons porter ce chiffre à 500 000 à l'issue du quinquennat" 

Promesse non tenue

Promesse non tenue de François Hollande

Une baisse des aides à l'apprentissage...

Le 17 juillet 2013, le gouvernement annonce mettre fin à l'indemnité compensatrice forfaitaire (ICF), versée aux employeurs qui embauchent une personne en contrat d'apprentissage. Une aide de 1 000 euros par an au minimum qui existe depuis 1996, « trop faible pour avoir un impact sur la stratégie des grosses entreprises » selon le ministère du Travail.
 
Suite à la levée de bouclier des syndicats et du Medef, la loi de finance 2014 supprime l'ICF, mais maintient une aide "à titre transitoire" – de 1 000 euros pour la première année, 500 euros pour la deuxième et 200 euros pour la troisième. En outre, le changement ne s'applique pas pour les entreprises de moins de 10 salariés (66 % des bénéficiaires), où une nouvelle aide de 1 000 euros remplace l'ICF. En supprimant ou revoyant les aides à la baisse, la nouvelle loi de finance économise environ 550 millions d'euros.

...puis un retour des incitations

Le 28 avril 2014, le nouveau ministre du Travail, François Rebsamen affirme regretter le « retard » de la France sur l'alternance. Il réaffirme l'objectif initial de 500 000 apprentis d'ici la fin du quinquennat. 

  • Nouvelle aide de 1 000 euros pour les petites entreprises

Le 8 juillet 2014, le Premier ministre Manuel Valls annonce le déblocage de 200 millions d'euros d'aide supplémentaire. Cette somme sera notamment destinée à mettre en place "une aide de 1 000 euros par apprenti", pour les entreprises de moins de 50 salariés, dans les secteurs professionnels où un accord de branche "aura été conclu". L'enveloppe de 147 millions d'euros débloquée pour 2015 est toutefois loin de compenser les 550 millions d'euros d'aides supprimées pour 2014.

  • Extension de la nouvelle aide

Le 3 novembre 2014, l'Assemblée nationale vote dans le cadre du budget 2015 60 millions d'euros supplémentaires pour aider l'apprentissage :

  • La prime annuelle de 1 000 euros à l’accueil d’un apprenti est étendue aux entreprises de moins de 250 salariés.
  • La prime est étendue aux entreprises embauchant des apprentis supplémentaires (et non plus seulement celles accueillant un premier apprenti).
  • La prime sera accordée rétroactivement pour les contrats d’apprentissage éligibles signés depuis le 1er juillet 2014. 
  • Dans les TPE (entreprises de moins de 11 employés), elle se cumulera avec l’aide de 1 000 euros déjà en place depuis l’été 2013, à l’embauche d’un apprenti. 
  • Exonération des charges des TPE pendant un an

Le gouvernement a également exonéré en juillet 2015 les très petites entreprises (TPE) qui embauchent un apprenti de moins de 18 ans de charges pendant un ami, comme François Hollande l'avait annoncé quelques mois plus tôt.

  • 1 000 postes pour de nouvelles formations en apprentissage

Le 31 décembre 2015, lors de ses voeux, François Hollande fixe l’objectif "qu’aucun apprenti ne soit sans employeur et qu’aucun employeur ne demeure sans apprenti". En janvier 2016, il annonce plus précisément la création de 1 000 postes pour créer de nouvelles formations en apprentissage, dans des secteurs porteurs. Impossible de savoir si la mesure est effectivement réalisée, puisque ces nouveaux postes sont prévus pour la rentrée 2017. L’idée est aussi d’améliorer les jumelages entre lycées professionnels et CFA, ainsi que de rendre possible l’entrée en apprentissage tout au long de l’année, alors que les rentrées ne se faisaient jusque là qu’en septembre.

  • Revalorisation annulée de la rémunération des apprentis

Au cours des négociations sur la Loi Travail, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé le 11 avril 2016 une revalorisation de la rémunération des apprentis de moins de 20 ans, à hauteur de 300 ou 400 euros par an.

Elle devait s'appliquer au 1er janvier 2017, mais a semble-t-il été annulée par le gouvernement Cazeneuve, qui a toutefois annoncé en décembre une prime de 335 euros pour les apprentis de moins de 21 ans, sans préciser la date de versement. Quoiqu'il en soit, au 1er janvier 2017, les salaires des apprentis n'ont augmenté que grâce à la hausse du SMIC, sur lequel ils sont calculés.

  • Expérimentation de l'apprentissage jusqu'à 30 ans

Enfin, depuis le 1er janvier 2017, sept régions expérimentent pour une durée de trois ans l'apprentissage jusqu'à 30 ans (au lieu de 25) La Bretagne, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire participent à cette opération prévue par l’article 77 de la loi Travail.

Pour quels résultats ?

Le nombre d’apprentis en France ne semble pas prêt d’atteindre le niveau escompté de 500 000 jeunes en apprentissages. Selon les données de l'Education nationale (DEPP), il a atteint son maximum en en 2012-2013, avant d’entamer une diminution pour revenir à environ 400 000 apprentis, niveau de 2007.

En avril 2017, le quotidien économique Les Echos cite en effet le chiffre de 405.000 aprentis au 31 décembre 2016, prenant pour source l'édition 2017 de "La Géographie de l'école" publiée par le ministère de l'Education nationale.

Il est difficile d'évaluer la responsabilité précise de la politique des gouvernements de de François Hollande dans cette baisse. Certains observateurs pointent du doigt la faiblesse de la croissance, ou la création des emplois d'avenir, moins coûteux pour les entreprises.

En tout état de cause, si les derniers chiffres pour 2017 ne seront publiés qu'après le départ de François Hollande de l'Elysée, l'objectif de 500 000 apprentis en fin de quinquennat semble hors de portée.