"Je n’aurai pas autour de moi à l’Élysée des personnes jugées et condamnées."
Source : interview le 14 avril 2012 au JDD.
Prise à la lettre, la promesse ne concerne que l'entourage direct de François Hollande à l'Elysée, et non le gouvernement ou Matignon. Or, l'équipe de collaborateurs de la présidence ne comprend a priori aucun individu déjà condamné.
Un des conseillers de François Hollande, Faouzi Lamdaoui, a toutefois été jugé pour "abus de biens sociaux", "faux et usage de faux et de blanchiment". Une peine de 18 mois de prison avec sursis mise à l'épreuve, assortie de l'obligation de verser 150.000 euros, a été requise contre lui le 5 octobre 2015 par le tribunal correctionnel de Paris. Il a été relaxé en novembre 2015 pour vice de forme, et son procès en appel, qui devait se tenir en janvier 2017, a été reporté à septembre 2017 ou mars 2018.
Il avait démissionné de son poste de conseiller "égalité et diversité" à l'Elysée le 3 décembre 2014, après avoir été renvoyé en correctionnelle. Les faits présumés délictueux remontent à 2007-2008, à l'époque où Lamdaoui était en lien avec une société de transport. Faouzi Lamdaoui était considéré comme un proche de François Hollande, comme l'indique Le Monde.
En avril 2014, le site d'investigation en ligne Mediapart révèle qu'Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, outre qu'il lui est arrivé de faire venir un cireur de chaussures à l'Elysée, est soupçonné de conflit d'intérêts alors qu'il était inspecteur de l'Inspection générale des affaires sociales, l'Igas, tout en effectuant des missions de consultant pour le laboratoire pharmaceutique danois Lündbeck.
Il démissionne le 18 avril, quelques jours avant l'ouverture d'une enquête est ouverte par le parquet national financier (PNF) le concernant. Elle est classée sans suite en mars 2015, mais le quotidien Le Monde rapporte pour autant en janvier 2017 qu'Aquilino Morelle n'est pas pour autant totalement blanchi.
En tout état de cause, les deux conseillers ont quitté leurs fonctions aussitôt ces faits révélés. Pour cette raison, Lui Président considère que, à la lettre, François Hollande a tenu sa promesse de n'avoir pas de personnes condamnées à l'Elysée.
Beaucoup de visiteurs nous ont reproché de ne pas avoir considéré cette promesse comme brisée, en raison des condamnations de certains membres des gouvernements de François Hollande.
Sont évoquées les condamnations de Jean-Marc Ayrault (condamné en décembre 1997 à 6 mois avec sursis pour des faits de favoritisme, puis réhabilité), de Christiane Taubira (condamnée en 2004 aux Prud'hommes à 5300€ de dommages et intérêts pour le licenciement injustifié de son assistante parlementaire) et Harlem Désir, nommé secrétaire d'Etat en avril 2014 (condamné en 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour emploi fictif). Dans le cas d'Arnaud Montebourg, également évoqué parce que condamné le 23 mai 2012 à l'euro symbolique pour avoir injurié d'anciens dirigeants de SeaFrance, puis le 17 décembre 2012 pour atteinte à la présomption d'innocence de Jean-Noël Guérini, nous ne pouvons pas le considérer condamné tant que la cour d'appel n'aura pas rendu son arrêt concernant les deux affaires. Quant à Laurent Fabius, il n'a jamais été condamné dans l'affaire du sang contaminé.
Par ailleurs, toute citation doit être pris dans son contexte. « Et si des élus, socialistes ou autres, sont condamnés pour des faits de corruption, ils ne pourront pas se présenter pendant dix ans. Je n’aurai pas autour de moi à l’Élysée des personnes jugées et condamnées. » François Hollande parle clairement de corruption.
Tant qu'aucun collaborateur direct de François Hollande à l'Elysée ne sera condamné, nous maintiendrons donc cette promesse comme "toujours tenue".