Assurer aux Harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République

Promesse tenue

Promesse tenue de François Hollande

La responsabilité de la France reconnue

Promesse partiellement tenueFrançois Hollande tient en partie son premier engagement en reconnaissant mardi 25 septembre 2012 la responsabilité de la France dans l'abandon des Harkis. En partie, car l'hommage est réalisé par l'ancien ministre des Anciens combattants Kader Arif, lisant une lettre de François Hollande en son absence. En revanche, aucune nouvelle de la réforme de la mission ministérielle  ou de l'évolution des programmes scolaires. Le député de l'opposition Georges Fenech avait d'ailleurs interpellé le premier ministre avec une question écrite sur le non respect des engagements présidentiels vis-à-vis des Harkis, puis le député socialiste Jacques Cresta en avait fait de même en janvier 2013.

Les délégués d'associations de Harkis se sont réunis le 4 mai 2013 à Agen pour réclamer au président François Hollande d'aller plus loin et de tenir tous ses engagements. Le 12 mai a lieu la "Journée de l'abandon", des cérémonies de commémoration qui se réfèrent aux télégrammes échangés entre les ministres Pierre Messmer et Louis Joxe le 12 mai 1962, scellant selon les harkis leur "abandon". 

Promesse tenueLe 17 juillet 2013, le Comité interministériel de modernisation de l'action publique décide que la gestion des divers dispositifs en faveur des populations rapatriée et harkie soit recentrée sur l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), en vue de constituer un guichet unique. 

Début octobre 2013 pourtant, certaines associations continuent à dénoncer les promesses oubliées de François Hollande.

Un plan d'action pour la rentrée 2014

En juillet 2014, François Hollande annonce "un plan d'action en trois volets en faveur des harkis" pour la rentrée. Kader Arif, secrétaire d'Etat aux nouveaux combattants, sera chargé de l'"approfondissement du travail sur la mémoire des harkis dans la République", du "renforcement des relations entre l'Etat et le monde harki au niveau national comme au niveau local", et de "amélioration des aides existantes pour qu'elles répondent mieux aux besoins des harkis et de leurs descendants".

Dans le JDD, le 24 septembre, Fatima Besnaci-Lancou, fille de harki et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, s'impatiente. Elle demande le respect des engagements présidentiels dans le "plan harki" en préparation et non "pas de nouvelles aides sociales".

Le lendemain, lors d'une cérémonie quai Branly à Paris, Manuel Valls a présenté un "plan d'action" en dix mesures, structurées autour de deux axes, "la reconnaissance" et la "réparation", selon le ministère de la Défense. Ces mesures seront applicables dès le 1er janvier 2015.

Le Premier ministre a énuméré certaines des mesures, comme une revalorisation de 167 euros par an de "l'allocation de reconnaissance", pour un montant total, selon le ministère, d'un million d'euros par an. "C'est la plus forte revalorisation" depuis la création de cette "allocation de reconnaissance", a-t-il souligné.

Manuel Valls a également évoqué une aide au rachat de trimestres de cotisations-retraite, en direction de la "deuxième génération" et plus précisément des enfants d'anciens harkis ayant été hébergés "dans des camps entre 16 et 21 ans".

Le président du Comité national de liaison des harkis (CNLH), l'une des plus importantes organisations représentatives, Boaza Gasmi, a dénoncé un plan "minable" qui est "une insulte à la communauté harkie" et a demandé à sa place des "réparations financières définitives". 

Le plan annoncé en septembre 2014 par Manuel Valls est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Très critique à l'égard de ce plan, la communauté harki entend continuer à se mobiliser pour que la France reconnaisse l'abandon des harkis après la guerre d'Algérie.

Commémorations solennelles de Hollande

Le 19 mars 2016, François Hollande a commémoré pour la première fois le cessez-le-feu mettant fin à la guerre d'Algérie. Le 19 mars 1962, au lendemain des accords d’Evian, le gouvernement français avait décreté la fin des hostilités en Algérie. Pour les harkis, cette date symbolise le début de leur exil et leur abandon par les autorités. En commémorant ce cessez-le-feu, “chose ni explicable, ni excusable” d’après le Comité national de liaison des harkis, François Hollande s’est attiré les foudres de la communauté.

Promesse tenue Le 25 septembre 2016, François Hollande reconnaît publiquement "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis", lors d'un discours depuis la cour des Invalides. Certains membres de la communauté harkie ce sont dit néanmoins déçus malgré cet hommage solennel, rapporte Europe 1. Malgré l'hommage solennel, ces derniers demandent une loi pour reconnaître la responsabilité de la France dans l'abandon des Harkis.

Effort dans la promotion de la mémoire des harkis

Au coeur des demandes de la communauté Harkis, la promotion de la mémoire des harkis, absente des récits scolaires. Le 26 juillet 2012, ​la sénatrice des Pyrénées-Atlantiques Frédéric Espagnac a sollicité l'ancien ministre délégué des Anciens combattants pour réformer la la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, boycottée par les historiens et dénoncée par la communauté harkie. Dans sa réponse, le ministère concerné s'engage à "réorienter les travaux de la fondation", indiquant que "le bilan de cette réorientation sera effectué à la fin de l'année 2013 et des décisions définitives seront prises".

Promesse tenueLe gouvernement s'est depuis engagé dans un programme d’études consacré aux harkis, dont les premiers résultats ont été présentés lors d’un colloque de restitution ("Les harkis, des mémoires à l’histoire") au Musée de l’armée, les 29 et 30 novembre 2013, note un rapport parlementaire enregistré le 8 octobre 2015. Les travaux de la fondation se sont poursuivis en 2015 grâce à la mise en place d’un centre de ressources documentaires et d’outils spécifiques d’aide à la recherche (fiches de lectures, fiches pédagogiques, publications spécialisées). 

Le gouvernement a également été décidé de créer un lieu de mémoire et de recueillement au mémorial de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, quai Branly à Paris, de transformer en lieux de mémoire les anciens camps qui ont accueilli plus de 10.000 harkis, conjoints et enfants de harkis après 1962, dans des conditions de vie extrêmement précaires et, enfin, d’identifier les lieux d’inhumation spécifiques des harkis et de leurs enfants morts à l’intérieur des camps et enterrés de manière anonyme. 

Calendrier en retard

Concernant la réforme de la mission interministérielle, François Hollande s'était engagé à la mettre en oeuvre dès sa prise de fonction, ce qui n'a pas été le cas.

Type de promesse : Engagement écrit de campagne

Mots-clés : harkisAlgérieHistoiremémoire