La réponse internationale en cas d'utilisation par le régime syrien de ses armes chimiques serait immédiate et fulgurante

Promesse non tenue

Promesse non tenue de François Hollande

Promesse en douteLe 4 juin 2013, Laurent Fabius confirme avoir la preuve que le régime de Bachar el-Assad a utilisé du gaz sarin. Le lendemain, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem explique pourtant "il n'y aura pas de décision unilatérale" de la France sur une intervention en Syrie. A la place, François Hollande estime que ces preuves "obligent la communauté internationale à agir". La position ferme de Laurent Fabius a donc été infléchie.

Après l'attaque chimique du 21 août 2013, commise selon les Etats-Unis et la France par le régime de Bachar Al-Assad, la "réaction immédiate et fulgurante" se fait toujours attendre. Si les deux pays semblent décidé à intervenir, ils avancent avec prudence. Après une première réaction ferme, François Hollande a indiqué à plusieurs reprises qu'il fallait tout faire pour trouver "une solution politique" et il a également précisé que le but n'était pas "de renverser le dictateur syrien".

Pas de frappes après l'attaque de la Ghouta

A la fin du quinquennat de François Hollande, deux journalistes du Monde qui ont pu s'entretenir régulièrement avec le chef de l'Etat, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont raconté pourquoi la France n'avait finalement pas décidé de frappes en Syrie.

Le 31 août, Barack Obama annonce à François Hollande qu'il "préfère avoir le vote du Congrès" pour décider d'une intervention en Syrie, parce qu'"on n’a pas la possibilité d’avoir une résolution du Conseil de sécurité à l’ONU"

Promesse briséeLe président russe Vladimir Poutine "voit là une opportunité de faire un « coup » diplomatique : il propose donc la destruction des armes chimiques syriennes, avec l’aval du régime", expliquent les deux journalistes dans Le Monde.

"Le moment le plus éprouvant" de François Hollande

Lors d'un dîner avec la presse présidentielle, François Hollande s'est confié en juillet 2014 sur la crise syrienne. Le fait de ne pas avoir suivi la proposition de la France de "punir" le régime de Bachar Al-Assad "sera la tache indélébile de la communauté internationale pour ne pas avoir agi", estime François Hollande. Pour lui, ce moment "restera le moment le plus difficile, éprouvant, qu['il a] vécu" depuis 2012.

A défaut d'être intervenu, François Hollande a confirmé au Monde le 20 août 2014 que la France a bel et bien livré des armes aux rebelles syriens. 

La communauté internationale porte une responsabilité trsè grave dans ce qui se passe en Syrie [...] SI, il y a un an, il y avait eu une réaction des grandes puissances à la hauteur de l'utilisation [par Bachar Al-Assad] des armes chimiques, nous n'aurions pas été face à ce choix terrible entre un dictateur et un groupe terroriste, alors que les rebelles méritent tout notre soutien.

Pas d'intervention, mais des "sanctions"

Près de deux ans plus tard, en mai 2014, la guerre en Syrie continue et l'OSDH annonce 162 000 morts depuis le début du conflit. Lors d'un sommet à Washington, Laurent Fabius a mentionné des informations qui attestent selon lui de "l'utilisation récente, par 14 fois, d'armes chimiques et notamment de chlore par le régime Assad". Mais François Hollande prône désormais des sanctions juridiques et non pas une intervention militaire.

Si des traces [d'armes chimiques] de nouveau sont observées, nous utiliserons tous les moyens de droit pour une nouvelle fois faire condamner le régime et faire valoir des sanctions

Le chef de la diplomatie française a fait savoir le 22 mai dans une tribune publiée dans Le Monde que la France a déposé une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il saisisse la Cour pénale internationale. 

François Hollande a estimé en septembre 2015 que "Bachar al-Assad devait partir" de Syrie.  "Rien ne doit être fait qui puisse consolider ou maintenir Bachar al-Assad. Son départ est à un moment ou un autre posé dans la transition, et c'est ce que nous devons faire pour qu'il puisse y avoir le rassemblement des Syriens sur une base démocratique, pour trouver un avenir à ce pays martyr", a affirmé le chef de l'Etat , lors de sa conférence de presse semestrielle à l'Elysée.

Frappes décidées par Donald Trump

En avril 2017, une nouvelle attaque chimique a fait 87 morts à Khan Cheikhoun, dans le Nord-Ouest du pays. Cette attaque, directement attribuée au pouvoir syrien par le gouvernement français, a elle été sanctionnée par des frappes ciblant une base aérienne syrienne.

"J’ai ordonné une frappe militaire sur une base aérienne de Syrie d’où a été menée l’attaque chimique", s'est justifié le successeur de Barack Obama à la Maison Blanche, Donald Trump, dénonçant le président syrien, qui "a arraché la vie à des hommes, femmes et enfants sans défense". "J’appelle toutes les nations civilisées à chercher à mettre fin au massacre et au carnage en Syrie.", a-t-il encore déclaré.

Type de promesse : Annonce de mandat

Mots-clés : Syriearmes chimiquesintervention militaire